Recherche d'anciens du CERDI

Actuellement en classe prépa économique, je suis très intéressé par une orientation vers le magistère d'économie du développement de Clermont Ferrand. J'ai pu visiter le site internet du CERDI sur lequel sont notés les différents débouchés possibles en fin de formation. Néanmoins, les débouchés évoqués sont très large (travailler dans une ONG, au sein d'un Ministère) et sans doute un peu réducteur. En vous écrivant ce message, je cherche à savoir plus précisément les métiers exercés par les diplômés du CERDI, c'est à dire ce à quoi elle consiste au jour le jour.
De même, peut être connaissez-vous d'anciens camarades de promo qui ont eu des parcours différents à la sortie du magistère.
Pour être tout à fait complet, j'étais au départ attiré par ce magistère en raison du côté "développement économique", qui m'intéresse beaucoup, et original par rapport aux traditionnels débouchés des élèves issus de ma section, à savoir école de commerce ou études dans la finance, qui ne sont pas vraiment ma tasse de thé. En cherchant à contacter d'anciens étudiants, je me suis aperçu que beaucoup travaillaient maintenant dans la finance, ce qui m'a un peu freiné dans mon élan. De mon côté, je suis plutôt intéressé par un métier proche du terrain où je puisse constater les bénéfices de ce que je fais, dans un métier du développement économique, avec un certain aspect social, humain. Si vous connaissez des professionnels issus du CERDI, dans ce genre d'activités, ou si votre activité même s'en approche, je recherche à dialoguer afin d'être sur que je suis "fait" pour ces études.
En vous remerciant grandement, bien cordialement,

Quentin, alias Haricot

Bonsoir Fred,

Merci beaucoup pour ta réponse pour le coup très complète.
Je pense que j'ai mal présenté ma question ; tous ces débouchés je peux les trouver sur le site du CERDI et je trouve le description un peu large. Je recherche plutôt des connaissances que tu pourrais avoir, désormais dans la vie active (y en a-t-il des actifs sur ce forum ?!), avec qui je pourrais échanger pour connaître leur activité plus précisément.
Sur le site du CERDI, je vois que les débouchés mènent vers les institutions internationales économiques, les administrations françaises de la coopération ou encore les banques... Ce sont des secteurs assez large qui regroupent des dizaines voire des centaines de métiers complètement différents, dont je n'ai sans doute pas la moindre idée quant à leur existence pour certains. C'est pour cela que je recherche des anciens qui pourraient m'aiguiller un peu en détaillant leur activité.
Si tu en connais Fred, ...

Quentin

Bonjour Haricot,

Tu es en premiere ou deuxieme annee de prepa? Comme toi j'ai fait une prepa, comme toi je n'etais pas ultra motive par la perspective de bosser dans la finance. J'ai donc passe les concours de ecoles de commerce (que j'ai eu ) et j'ai passe le concours du Cerdi en meme temps. Apres la course des oraux, j'ai su que j'etais prise au Cerdi et j'y suis allee. Je ne te cacherais pas qu'apres mon premier cours de microeconomie, j'ai eu envie de vomir et de partir mais je suis toujours la (enfin presque) et meme inscrite en these, bref la folie!

Je ne connais pas tout ton parcours mais la grande difficulte que je vois pour un ancien etudiant de prepa eco, est que l'on n'a souvent pas recu de cours de microeconomie ou macroeconomie et qu'on arrive tout perdu dans le monde etrange des sciences economiques. En gros, j'ai deteste mes cours de micro, on a beaucoup de math dans le cursus ce qui m'a beaucoup rebute mais il y a aussi pleins de cours interessant. La difficulte c'est que tous les autres (enfin presque) viennent de fac d'eco, sont families de toutes les notions et que si toi tu n'en as pas fait et bien tu galere un peu mais ca se rattrape a peu pres.

Cote decouche, ils sont en effet tres vastes et il est dur de retracer les parcours car les anciens sont eparpilles un peu partout. De mon cote, j'ai termine en septembre 2008 (apres le master professionnel + master recherche), j'ai travaille 6 mois pour une etude pour l'AFD sur les prix des cereales au Sahel (il s'agissait la de recherche appliquee) et je travaille depuis 1 an au PAM a Rome. J'ai ete embauche pour travaille sur un projet conjoint FAO/PAM donc mon travail consiste en gros a faire : du traitement de base de donnees menages, analyse et suivi des prix cerealiers a des fins d'alerte precoce, redaction du bulletin de suivi des prix realises par le PAM, analyse d'ntegration des marches, etc... Bon je ne sais pas si ce que je viens de te dire te parle un peu ou pas. En tout cas, si tu viens au Cerdi, tu peux tres bien d'orienter vers de la recherche, ou sans faire de la recherche travailler sur des projets qui te demande de l'analyse, ou faire de la gestion de projet. Les debouches sont vastes, il faut juste voir que tu auras une formation en economie qui t'orientera plutot vers des metiers lies a ca. Bon j'ai l'impression d'enfoncer des portes ouvertes mais si tu as d'autres questions, n'hesite pas!

Pour ce qui est de l'expérience d'un ancien cerdien maintenant sorti des études, je peux te parler de mon cas, mais je me doute que tu dois savoir ce que c'est qu'un maître de conférences. Enfin si tu as envie qu'on en parle, c'est possible. Pour la petite histoire, Sandra Poncet, ancienne cerdienne et maintenant professeur des université a fait non seulement prépa mais est je crois passée aussi par l'ESC Clermont. Comme quoi, il n'est jamais trop tard pour prendre les bonnes décisions.

A part les instituts de recherche, les ONG et les institutions internationales, Fred oublie les débouchés dans les entreprises privées ayant une activité dans les pays en développement ! Pour ma part, sorti du CERDI en 94, après un passage éclair à l'AFD, je sévis dans un cabinet de conseil travaillant essentiellement dans les PED...
Mais il est vrai que la GROSSE lacune de cette formation est l'indigence du suivi des anciens et la méconnaissance des réels débouchés des diplomés. D'où les réponses embarrassés à des questions de ce genre. Heureusement ou malheureusement, nous sommes nombreux à nous être écartés du tryptique "standard" Recherche/Institutions internationales/ONG annoncé comme étant les débouchés des diplomés du CERDI.

Eh bien merci à vous quatre d'avoir partagé vos différentes expériences. Pour ce qui est du maître de conférence, je ne crois pas être tout à fait destiné à un tel métier. Si d'autres anciens, maintenant dans la vie active, dans le public ou le privé, sont de passages, n'hésitez pas à venir en aide à un jeune un peu paumé =)
Merci beaucoup,
Quentin

@ Pierre Etienne

Il y a certes des lacunes mais le Cerdi se débrouille quand même largement mieux que la quasi-totalité des masters. De toute façon, le suivi des anciens, c'est quasiment un boulot à plein temps. Tant qu'il n'y aura pas les moyens humains dans les universités pour cela, ce sera toujours insuffisant (en comparaison des écoles de commerce). D'où l'importance aussi de ce forum pour pallier à cette insuffisance.

Je ne savais pas qu'il y avait un suivi des anciens du Cerdi ! J'ai donc dû passer au travers des gouttes. Ou peut-être suis-je trop ancien !
Plus sérieusement, si on fait mieux que les masters de base, il faut reconnaitre que ce n'est pas difficile (au royaume des aveugles...). Cependant quand on se compare aux grandes écoles ou à Dauphine (on prétend à ce niveau en Magistère !), on fait très pâle figure.
Souvent, les relations avec les anciens ne sont pas assurées par l'administration de l'école ou de l'université, effectivement soumise au manque de moyens de l'enseignement supérieur, mais par l'association des élèves ou le BDE. Une idée pour occuper leurs loisirs ?

Bonjour,

Ce sujet est une bonne idée, mais je dois dire que certaines des réponses m'inquiètent un peu.
Comme je l'avais déjà écrit, je suis en M2 Finance en IEP, et je prévois de faire un autre master au CERDI à la rentrée prochaine (probablement Mag3-Analyse de projets, ou Développement Durable): évidemment le but est de m'ouvrir plus de portes qu'avec mon diplôme d'IEP et mon master de finance seuls (et déjà plusieurs expériences en développement, notamment en microfinance).

Est-ce que vous pouvez nuancer le pessimisme de certains posts ? Par exemple:

Quand on se compare aux grandes écoles ou à Dauphine (on prétend à ce niveau en Magistère !), on fait très pâle figure.

Mes professeurs m'ont recommandé le CERDI en le présentant comme le meilleur centre français en éco du développement, devant Dauphine et toutes les autres parisiennes ! Sur le site internet du CERDI, on a l'impression que le CERDI approche le niveau de grandes universités anglo-saxonnes (juste un peu en-dessous).

Est-il irréaliste de viser l'AFD ou une OI après le CERDI ? (je ne parle pas des postes les plus prestigieux dans les sièges mondiaux des OI, mais par exemple des postes un peu plus opérationnels sur le terrain dans des programmes comme le PNUD)

Je vous remercie de répondre honnêtement !

Je nuance donc immédiatement mon propos : il concernait le suivi des diplomés uniquement ! C'est sur cet aspect (et uniquement sur celui-ci !) que nous sommes "inférieurs" à d'autres formation prestigieuses. Il n'existe aujourd'hui pas de réseau fiable et opérationnel d'anciens permettant d'avoir une idée précise et à jour de l'ensemble des débouchés.

En économie du développement, c'est évidemment l'une des meilleures (la meilleure ?) formation. Beaucoup d'entre nous sont à l'AFD, à la BM, au FMI, au PNUD, etc, bien que ce ne soient pas les seuls débouchés (j'en suis l'exemple vivant). Plus de 15 ans après avoir terminé ma formation, travaillant toujours dans le milieu du développement économique, je n'ai jamais eu de regret concernant mon séjour clermontois... loin de là !

Rassurée ?

*Claire* a écrit:Sur le site internet du CERDI, on a l'impression que le CERDI approche le niveau de grandes universités anglo-saxonnes (juste un peu en-dessous).

Je vous remercie de répondre honnêtement !

En toute objectivité, on est légèrement au dessus des universités anglo-saxonnes. Officieusement en tout cas.

Blague à part, le CERDI n'est pas exempt de défauts mais c'est une des meilleurs formation dans le domaine, reconnue à l'étranger et dans les Organisations Internationales.

Il est tout à fait possible d'envisager un poste dans une organisation en passant par le CERDI. C'est un des débouchés classique de la formation.

Merci pour vos réponses ! Me voilà rassurée

Je confirme aussi les propos de Fred et Pierre Etienne.

Bonjours tout le monde!

Je suis également en prépa (D2 à Turgot) et je suis également intéresse par ce master.
Est il facile de trouver un travail après ce master? Dans quel conditions d'embauche? (niveau de protection, salaire, nature du poste (cadre?) )

Est il facile pour quelqu'un qui a passé 5 ou 10 ans à mettre en place ou évaluer des politiques publique de se réorienter pour travailler en France?

J'ai vu qu'il y avait des stage à l'étranger (ce qui me semble être un plus considérable). Je trouve cohérent qu'ils ne soient pas rémunéré les 2 premières années mais combien coûtent t-il? (transport, logement...) Existe t-il des aides?

Je vous remercie!

Merci Fred.

J'aurais encore besoin d'abuser de ton amabilité.

Tu as parlé de l'Afrique de l'Est, de l'Ouest, du Sud mais pas du maghreb. Ces pays sont ils encore considérés comme des pays en développement? Les Cerdiens s'occupent t-il de ces pays? Je vais peut être éviter l’Égypte, la Tunisie et l’Algérie pour l'instant mais j'envisage depuis plusieurs années de travailler quelque temps au Maroc. Sais tu si c'est possible pour un stage?

D'ailleurs, si tu souhaites évaluer les politiques publiques, j'ai bon espoir qu'on se mette à évaluer les politiques française un jour.

J'en déduit que ce n'est pas encore dans les débouchés "traditionnelles" du cerdi. Qu'est-ce qui encouragerait cette formation à un tel changement? Que faut il pour pouvoir évaluer les politiques Française? Est-ce plus sûre au niveau des débouchés?
L'évaluation des politiques publiques, c'est beaucoup de maths?


Merci!

Chapsa a écrit:Les Cerdiens s'occupent t-il de ces pays?

On est en train de regarder les dossiers pour savoir qui va remplacer Ben Ali et Moubarak mais la concurrence est rude.


Plus sérieusement, on a déjà eu des cerdiens qui ont fait des VI ou ont trouvé d'autres job dans les pays du Mahgreb. Si je ne me trompes pas, on a ainsi Léandre Bassole qui officie actuellement à Tunis pour la BAD après avoir travaillé à la Banque Mondiale.

Chapsa a écrit:

D'ailleurs, si tu souhaites évaluer les politiques publiques, j'ai bon espoir qu'on se mette à évaluer les politiques française un jour.

J'en déduit que ce n'est pas encore dans les débouchés "traditionnelles" du cerdi. Qu'est-ce qui encouragerait cette formation à un tel changement? Que faut il pour pouvoir évaluer les politiques Française? Est-ce plus sûre au niveau des débouchés?
L'évaluation des politiques publiques, c'est beaucoup de maths?


Merci!

Le problème de l'évaluation en France est avant tout un problème politique. Tant que les citoyens n'exigeront pas davantage de leurs dirigeants qu'ils leur rendent des comptes sur les projets menés, l'évaluation restera marginale en France. Ce n'est en tout cas pas un problème de compétences techniques des cerdiens.

Sinon l'évaluation, c'est plutôt des stats que des maths. Et pas mal d'économie quand même (et un soupçon de bon sens).

J'ai trouvé de document qui répond à ma question ^^

http://www.u-clermont1.fr/uploads/sfCmsContent/html/199/Bilan_M2_20082009.pdf

en faisant la synthèse des 3 document, j'ai trouvé que le temps d'accès au premier emploi est un petit peut long mais globalement ça va.

Je découvre le doc cité par Chapsa.
Le salaire d'entrée mentionné pour les Master Cerdi est étonnament faible par rapport à ce que j'observe. C'est probablement le résultat du fait qu'une large partie des diplomés s'oriente en premier emploi vers des postes en ONG "terrain" ou en VI, traditionnellement peu rémunérateurs, avant de "valoriser" cette expérience acquise après 1 ou 2 ans.

autre hypothèse : je crois qu'il ne prennent pas en conte les personnes qui travaillent à l'étranger. Pour une formation tournée sur l’internationale, ce ne serait pas très pertinent. Ce n'est qu'une hypothèse mais ça arrive souvent ^^

Pour ma part, je trouve les salaires plus élevés que ceux que je peux observer, .... du moins pour ceux qui sont issus de ma promotion.

C'est très peu par rapport à ce à quoi peuvent prétendre les anciens d'autres masters ou même de bonnes licences.

Il faut aussi tenir compte de ceux qui se sont tournés vers le doctorat. Les financements sont minces pour beaucoup et si les allocations de recherche ont été pas mal revalorisées les cinq dernières années, ce n'était quand même pas la panacée.