Ces économistes qui avaient prévu la crise
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Ces économistes qui avaient prévu la crise
Un billet intéressant paru sur le blog de Gilles Raveaud, MdC d'Économie à l'université Paris-Saint-Denis, sur le diktat de l'orthodoxie en sciences économiques dans les milieux académiques, et qui renvoi à un papier de James Galbraith traitant spécifiquement de tous ces économistes qui avaient tiré la sonnette d'alarme, et qui n'ont pas été écoutés, pour beaucoup à cause de leur appartenance à des écoles de pensée hétérodoxes.
Le billet de Gilles Raveaud
L'article de Galbraith
À méditer.
Le billet de Gilles Raveaud
L'article de Galbraith
À méditer.
Louison- Messages : 34
Date d'inscription : 24/11/2009
Re: Ces économistes qui avaient prévu la crise
(...) ces économistes lucides (...)
- Spoiler:
Plus sérieusement, je n'ai pas lu l'article de Krugman, mais j'ai du mal à être convaincu par celui de Galbraith. Je veux bien croire que les macroéconomistes en racontent des plus grosse qu'eux mais de là à dire qu'ils utilisent les mathématiques dans le seul but de jeter de la poudre aux yeux, ça m'épate.
Re: Ces économistes qui avaient prévu la crise
"Dans le seul but" est sans doute excessif, mais ce que veut dire Galbraith, je crois, est que l'usage systématique des maths en éco est en lui-même idéologique (tout comme celui de l'économétrie, d'ailleurs). La tendance à vouloir faire de l'économie une science exacte, pour ne pas dire dure, et la détacher du corps des sciences sociales, et donc le recours systématique aux maths à qui l'on prête dés lors une place plus importante qu'aux idées, relève d'une certaine vision de l'économie, qui se situe davantage dans le camps des orthodoxes que dans celui des hétérodoxes.
Ce que Keynes disait à propos de Ricardo que l'une des raisons expliquant le succès de sa théorie est que, d'une part, elle satisfaisait les intérêt des classes dominantes, et d'autre part, qu'elle recourait à un certain niveau de sophistication dont la complexité séduisait ces mêmes classes, lesquelles se considéraient évidemment instruites et à même de comprendre est très parlant. Et rien n'a changé depuis.
"L'économie pure", faite de chiffres et débarrassée, en apparence, d'idées (d'idéologie) est un mythe bien pratique quand il s'agit d'asséner une prétendue vérité froide et objective. Bref, s'ils sont bien évidemment utiles à l'économie, dans biens cas, les mathématiques sont aussi une arme servant à imposer sa supposée vérité, et il est important d'en avoir conscience. L'économie, ce sont les idées avant les équations.
Perso c'est ce que je comprends du propos de Galbraith, et le fonctionnement du monde académique en éco ne vient pas franchement contredire cette impression.
Ce que Keynes disait à propos de Ricardo que l'une des raisons expliquant le succès de sa théorie est que, d'une part, elle satisfaisait les intérêt des classes dominantes, et d'autre part, qu'elle recourait à un certain niveau de sophistication dont la complexité séduisait ces mêmes classes, lesquelles se considéraient évidemment instruites et à même de comprendre est très parlant. Et rien n'a changé depuis.
"L'économie pure", faite de chiffres et débarrassée, en apparence, d'idées (d'idéologie) est un mythe bien pratique quand il s'agit d'asséner une prétendue vérité froide et objective. Bref, s'ils sont bien évidemment utiles à l'économie, dans biens cas, les mathématiques sont aussi une arme servant à imposer sa supposée vérité, et il est important d'en avoir conscience. L'économie, ce sont les idées avant les équations.
Perso c'est ce que je comprends du propos de Galbraith, et le fonctionnement du monde académique en éco ne vient pas franchement contredire cette impression.
Louison- Messages : 34
Date d'inscription : 24/11/2009
Re: Ces économistes qui avaient prévu la crise
Il n’y a pas de conflit d’intérêt entre les idées et les équations. Les mathématiques ne sont que le support des idées. Elles permettent de synthétiser un problème afin d’isoler les liens (de corrélation ou de causalité) entre des indicateurs. Ce n’est rien d’autre qu’un outil.
Je crois aussi qu’il faut distinguer les théories scientifiques et ce qui en est fait. Un papier scientifique s’adresse avant tout à une communauté d’experts d’un domaine donné. Ces experts (qui ne sont plus exclusivement issus de l’aristocratie comme au temps de David Ricardo…) confrontent leurs théories et les mathématiques servent le plus souvent à exprimer les idées soutenues de manière rigoureuse.
Ce qui provoque un malaise c’est l’utilisation de ces idées à des fins politiques et démagogiques (Ricardo était un homme politique à ses heures perdues si je ne me trompe pas) ainsi que la déformation des débats scientifiques. Il n’existe pas de vérité dans une science sociale (il n’y a qu’un débat permanent qui évolue en même temps que la société) et pourtant on prétend souvent que les scientifiques voudraient nous en imposer une.
Je crois aussi qu’il faut distinguer les théories scientifiques et ce qui en est fait. Un papier scientifique s’adresse avant tout à une communauté d’experts d’un domaine donné. Ces experts (qui ne sont plus exclusivement issus de l’aristocratie comme au temps de David Ricardo…) confrontent leurs théories et les mathématiques servent le plus souvent à exprimer les idées soutenues de manière rigoureuse.
Ce qui provoque un malaise c’est l’utilisation de ces idées à des fins politiques et démagogiques (Ricardo était un homme politique à ses heures perdues si je ne me trompe pas) ainsi que la déformation des débats scientifiques. Il n’existe pas de vérité dans une science sociale (il n’y a qu’un débat permanent qui évolue en même temps que la société) et pourtant on prétend souvent que les scientifiques voudraient nous en imposer une.
- Spoiler:
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